Samuel
La nuit était tombée comme une couverture épaisse, engourdie par les murmures du passé et les battements du présent. La lumière des étoiles s’épanouissait au-dessus de nos têtes, mais elle ne parvenait pas à percer la couche de tourments qui enveloppait nos cœurs. Clara était là, belle et fragile, prête à me rappeler une fois de plus la mémoire d’un homme que je n’étais pas. Pourtant, cette nuit-là, une tension électrique flottait dans l’air, une alchimie à l’œuvre que je ne pouvais ignorer ni amputer sans danger.
Après avoir préparé le dîner, un repas agrémenté de rires forcés et de silences lourds, nous nous étions assis à la table. Les plats avaient été dressés avec soin, mais les saveurs se mélangeaient avec celles de l'anxiété. Le cliquetis des couverts résonnait comme une mélodie familière, mais sans harmonie. Les mots faisaient surface comme des bulles de savon, beaux mais éphémères, incapables de dévoiler la profondeur des sentiments qui nous habitaient. Clara, profonde et réfléchie, semblait être une mer calme en surface, alors que j’étais conscient des tempêtes qui se tramaient sous l'eau.
Après la vaisselle, un lourd silence regna dans la cuisine. Clara se leva soudainement et proposa une promenade dans le jardin aux fleurs sauvages qui commençaient à s’épanouir, malgré l’obscurité environnante. J'acquiesçai, sentant que cette sortie serait une échappatoire pour nous deux. Alors que nous sortions, le doux parfum de la terre humide s'éleva autour de nous, une senteur de renouveau et de mystère.
Nous marchâmes côte à côte, et Clara brisa le silence.
— "Tu sais, parfois, je me rappelle de notre vie ensemble , de nos débuts ," dit-elle d’une voix douce, presque mélancolique. "Je me rappelle des nuits où l’on ne voulait pas dormir, où l'on discutait de tout et de rien…"
Je l'écoutai, le cœur lourd. Chaque souvenir partagé était comme une lame qui transperçait un peu plus la façade que j'avais construite, en même temps qu'elle me faisait ressentir le poids du rôle que je jouais. L’idée de lui dévoiler la vérité sur Alexandre, de briser cette illusion que je maintenais avec tant d’angoisse, m’agitait comme un poison sur le bout de ma langue. Mais une voix dans ma tête me disait que je n'étais pas prêt à voir le regard de désillusion dans ses yeux.
Un léger vent soufflait, et je m’efforçai de rester présent, d'écouter sans me perdre dans mes pensées. Clara se leva sur la pointe des pieds pour admirer les étoiles. Elle avait l’air si vulnérable, si belle, que je fus pris au piège par la profondeur de son regard. Je bougeai en avant, mes doigts effleurant sa peau comme une caresse fragile. Au moment où elle se tourna vers moi, c’était comme si le temps s’était arrêté, capturant l’essence même de l’instant.
— "Clara," murmurai-je, "si tu savais à quel point je veux être là pour toi..."
Elle ne laissa pas le temps à ma phrase de se terminer. Dans un élan soudain, elle s’avança, ses lèvres se posant sur les miennes avec une force desperate mais tendre, comme si elle cherchait à combler un vide béant. Je fus pris de court par la douceur de ce b****r, mais à la fois, je ne pouvais ignorer la gravité de ma situation. Mon cœur battait à tout rompre, tiraillé entre mon besoin de la réconforter et celui de préserver la vérité.
Ce b****r, au début hésitant, se mua rapidement en un échange passionné, presque désespéré. Clara s’accrochait à moi, cherchant une connexion que je ne pouvais lui offrir qu'en tant qu'imposteur. Nos âmes semblaient chercher à s’unir malgré la tourmente. La chaleur de son corps, la douceur de sa peau contre la mienne me faisaient oublier, le temps d’un instant, les mensonges que je vous.
Alors qu’elle me décrochait ses bras pour prendre du recul, je ne pus m’empêcher de l’attirer encore plus près. Je sentis son souffle chaud sur mon visage, tout en réalisant que nous étions désormais deux âmes en quête l’une de l’autre.
Clara se mit à sourire, ce sourire empreint d’un mélange de tristesse et d’espoir, éclairant son visage. Il était à la fois réconfortant et déchirant. Je la pris doucement par la taille, et nos lèvres se retrouvèrent une nouvelle fois, ce désir primal entre nous grandissant à chaque seconde.
Les ombres de la nuit semblaient danser autour de nous alors que nous nous éloignions de la réalité, nos corps se rejoignant dans un ballet d'émotions. Clara se mit à rire, un son clair qui résonna comme une douce mélodie sous les étoiles. Je l’entraînai vers notre chambre, bien consciente que cette nuit était le seuil d’un territoire inconnu pour moi .
Je l'amène dans notre chambre , pour ne pas dire leur chambre , la lumière tremblotante d’une bougie projetait des ombres dansantes sur les murs, créant un univers intime et secret. Les draps étaient frais, préparés à accueillir ce qui se profilerait comme une nuit inoubliable. Je l’étirai lentement contre moi, chaque mouvement étant une promesse sans mots.
Je l'embrasse avec passion , je la déshabille rapidement , je découvre le corps de la femme de mon frère . Elle est magnifique . Je prends une minute pour contempler son corps , puis je me déshabille et je la rejoint dans le lit :
- Tu es magnifique ma chérie .
À mesure que nous nous rapprochions, chaque geste, chaque soupir devenait plus intense, presque sacré. Les incertitudes qui nous séparaient se dissipaient lentement, remplacées par une admiration silencieuse. Je touchai ses cheveux, jouant entre mes doigts avec une délicatesse extrême, m’imprégnant de la chaleur de son corps. Puis, je glissai mes mains le long de ses bras, ses bras si fins pourtant si pleins de vie, jusqu’à qu’ils se posent sur ses hanches. Mes lèvres cherchèrent à deviner les contours de son doux visage, découvrant la douceur de sa peau.
Nous étions acteurs de notre propre histoire, unis pour une nuit mais finalement si éloignés. Alors que nos lèvres fusionnaient, son parfum m’enivrait, et j'oubliais, même si ce n’était que pour un instant, que je n’étais pas le véritable homme dont elle rêvait.
Chaque b****r se faisait plus ardent, enveloppant notre être dans une chaleur dévorante. Clara me tenait fermement, ses doigts s’accrochant à moi comme si je pouvais la sauver de ses peurs. Je ne savais pas combien de temps nous pourrions vivre cette illusion, mais je savourai chaque seconde.
Alors que nous nous perdions dans nos étreintes, je ne pouvais m’empêcher de penser à Alexandre, à l'ombre qu'il représentait. Mais ce soir n’appartenait qu’à Clara et à moi. Dans le tumulte de cette passion, je frémissais à l'idée qu’il serait peut-être possible de devenir autre chose que l’ombre d’Alexandre.
Nous nous effondrâmes sur le lit, nos corps entremêlés. L'espace entre nous se réduisit à néant alors que l'intensité de cette nuit se révélait à nous. Nous étions deux âmes en quête de réconfort et de connexion dans une nuit d'oubli, partageant quelque chose d'irréel mais profondément humain.
Toutefois, au fond de moi, une voix murmurait que lorsque le soleil se lèverait, nous devrions à nouveau faire face aux vérités et aux débris de cette illusion. Clara et moi, piégés entre les ombres de nos désirs et les réalités inéluctables, allions passer une nuit torride, une nuit d’errance et de découverte, mais au matin, tout deviendrait plus clair, et les secrets finiraient par resurgir.
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